LIEGE - FIFIMEL 2000 - VIDEOTRANSMISSION D'INTERVENTIONS CHIRURGICALES


Le reportage photo         Le programme


DANS les COULISSES des RETRANSMISSIONS en DIRECT d'INTERVENTIONS CHIRURGICALES durant le 4ème 
FESTIVAL INTERNATIONAL du FILM MEDICAL et de SANTE au C.H.U. de LIEGE / BELGIQUE


Les coulisses des retransmissions en direct en quelques chiffres :

- 6 mois de préparatifs, à raison d'un jour par semaine, pour le coordinateur
- 80 heures et 140 mètres de câblage-cuivre à 12 conducteurs dans les salles d'op et 400 mètres de fibres optiques à 8 canaux
 entre le bloc opératoire et l'auditoire : soit un total de près de 5 km de câbles !
- 10 interventions chirurgicales, captées dans 7 salles d'opérations différentes, retransmises dans un seul amphi en une seule 
journée
- 10 caméras (4 Betacam, 2 sur microscopes opératoires, 3 caméras endoscopiques, 1 sur le robot du Dr. Cadière)
- 3 à 4 moniteurs vidéo par salle d'opération + 12 moniteurs à la régie : soit un total de 32 moniteurs de contrôle
- équipe technique composée de 8 personnes : 4 caméramen, 2 régisseurs, 2 running-men





JOUR "J" moins 180

Je suis invité à une réunion du Comité Organisateur du 4ème FIFIMEL. La rumeur se confirme : ils ont effectivement  l'intention, 
dans le cadre du Festival, de consacrer une partie de leur programmation à le retransmission en direct d'interventions chirurgicales 
qui seront faites au bloc opératoire du C.H.U. de LIEGE. On envisage également une captation simultanée dans un hôpital bruxellois. 
Je suis chargé d'examiner la demande sous ses aspects techniques, et de proposer un prix et une équipe capable de réaliser ce 
travail dans les meilleures conditions...


JOUR "J" moins 30

Contacts avec l'ensemble du personnel du bloc opératoire : l'événement est annoncé... il faut mobiliser les troupes... chacun doit 
être motivé, de la femme d'ouvrage, qui devra faire vite entre 2 opérations pour renettoyer à fond la salle d'op; à l'anesthésiste, avec 
qui il faudra composer pour placer correctement les caméras; en passant par l'infirmière en chef, qui doit se faire à l'idée d'un véritable 
envahissement de "son" quartier opératoire; et les instrumentistes, qui déjà vous expliquent comment se dérouleront les interventions, 
où se trouveront leur tables d'instruments, la position du patient sur la table d'opération, les éclairages, etc...; sans oublier les chirurgiens,
 "acteurs" principaux de la manifestation, avec lesquels il est primordial de se préparer afin de s'assurer d'une parfaite collaboration. 
Les techniciens des ateliers de mécanique et d'électronique sont eux aussi mis à contribution pour adapter des supports de 
scialytiques en support de caméras vidéo... Bref, on commence à ressentir l'importance d'une préparation minutieuse : pas un 
détail ne doit être laissé au hasard !


JOUR "J" moins 10

Comme la programmation des retransmissions comprend aussi un contact par système de visio-conférence avec la salle d'op du 
Dr. Bernard CADIERE à l'Hôpital Universitaire St-Pierre à Bruxelles, et que la régie centrale sera installée au coeur du bloc 
opératoire du C.H.U. de LIEGE, des techniciens en téléphonie viennent installer 3 lignes doubles ISDN (one way) à proximité du
 futur emplacement de la régie.



JOUR "J" moins 8

Aujourd'hui, c'est la répétition générale avec St-Pierre : pas de chance, ces lignes téléphoniques semblent bien capricieuses... 
Et d'une demi-heure d'essais concluants que nous avions prévue, nous constatons que nous avons finalement consacré toute la 
journée à résoudre ces problèmes techniques de liaison !


JOUR "J" moins 6

C'est du côté des amphis que nous portons nos efforts : erreur d'organisation de notre part, nous venons de nous rendre compte 
que nous avions omis de nous inquiéter de la disponibilité de cet espace pour la pose, l'étalonnage, et les essais de l'installation 
à la veille des retransmissions. Négociations tous azimuts avec les projectionnistes et les enseignants qui ont réservé l'auditoire, 
en bonne et due forme, le jour où NOUS devrons y avoir accès...


JOUR "J" moins 3

Le matériel de captation (caméras, moniteurs, sets d'émetteurs-récepteurs pour micros sans fil, tables de mixage, câbles, etc...) 
arrive par camion. Tout ce matériel est lourd, encombrant, fragile, coûteux, et doit impérativement être mis en sécurité !


JOUR "J" moins 2

Mon jobiste et moi attendons la fin de la journée et du programme opératoire pour "investir" les salles d'op qui devront être câblées.
Le circuit le plus judicieux est étudié dans ses moindres détails : c'est qu'il faut non seulement tout mettre en oeuvre pour limiter la 
longueur du câblage, mais il faut aussi faire preuve d'ingéniosité pour que ces nombreux câbles n'entravent pas la circulation des
 innombrables chariots, tables d'instruments, racks de matériel endoscopique montés sur roulettes, et autres brancards acheminant 
les patients vers les salles d'opération. Rien de pire, en effet, qu'une équipe de télévision qui, débarquant avec tout son matériel, 
vient parsemer les couloirs du bloc opératoire de fils et d'obstacles !...
Manifestement, notre souci de faire suspendre un maximum de nos câbles aux plafonds est apprécié.


JOUR "J" moins 1

Sans doute la journée la plus importante dans ce genre de travail : c'est que TOUT doit être fin prêt pour le lendemain matin. Et 
nous n'aurons vraiment accès aux salles d'opérations elles-mêmes qu'en cours d'après- midi ! Qu'à cela ne tienne : l'acheminement 
de tout le matériel de régie, et le pré-câblage jusqu'à l'entrée-même des 6 salles d'opérations que nous devons équiper va déjà 
nous occuper tous les huit (car nous sommes huit !) jusque +/- 15h... Ensuite, ce sont les 6 salles d'op que nous équipons et que
 nous câblons : en moyenne, 2 caméras Betacam et 2 moniteurs de contrôle par salle d'op; plus 2 micros sans fil et 1 câblé
 (de secours : gare aux interférences de fréquences !); plus l'interphonie à installer entre tous les techniciens; et - last but not least -
 le "FINAL" comme on dit dans le jargon : c.à.d. l'image mixée + le son amplifié de ce qui est sélectionné à la régie et envoyé 
en direct à l'auditoire. Ce "FINAL" est donc envoyé en retour dans chaque salle d'opération, car c'est important de savoir "quand 
on passe à l'antenne" !...
20h : les 2 "câbleurs" et 2 techniciens peuvent rentrer; seuls restent en place un caméraman et l'ingénieur du son, avec leur
 assistant, pour commencer une vérification méthodique de TOUS les circuits. Certains ne fonctionnent pas, évidemment : 
c'est classique ! Un lent et minutieux travail de recherches et tests commence... le temps ne compte plus... Il vaut mieux 
d'ailleurs, quand on travaille au finish !
23h : l'un de nous se dévoue pour se changer complètement de ses habits de salle d'op et filer chercher de quoi se mettre un 
petit truc sous la dent : c'est qu'on a plus rien bouffé depuis 10 heures !...
01h du mat' : ouf ! Tout semble vouloir fonctionner ! Même les bruits parasites dans l'amplification à l'auditoire ont cessé : il fallait 
y penser à ce ballast défectueux dans l'éclairage du pupitre !


JOUR "J"

6h du mat' : toute l'équipe est sur pied de guerre ! Nouveaux tests de toute l'installation : tout marche ! Par sécurité, tous les 
appareils fonctionnant sur piles et accus reçoivent des recharges neuves. Café et croissants sont les bienvenus ! 
Un timing précis de l'enchaînement des 10 opérations à filmer est mis au point avec les différentes infirmières-chefs de Service. 
Dernier petit briefing entre les 4 caméramen, 2 régisseurs et 2 running-men : le rôle de chacun est clairement défini.
8h45' : chacun est à son poste. Une dernière fois, les balances de blanc, attaches de caméras, et angles de prises-de-vues sont 
vérifiés.. On nous appelle de l'amphi : 
il y a beaucoup de monde déjà, paraît-il ! 
Et là, au beau milieu de la salle d'op, le patient plaisante avec l'anesthésiste en demandant s'il touchera des droits d'auteurs ?!
9h : "Vous m'entendez en salle d'op ?" L'appel vient de l'amphi. "Je vous entends parfaitement , nous allons commencer l'intervention" :
 le chirurgien répond au modérateur qui se trouve à plus de 400 mètres. Au "FINAL", nous pouvons constater que l'image passe
 parfaitement aussi. Notre "vrai" travail de caméraman peut enfin commencer.

Dans une ambiance réellement détendue.


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Epilogue :

Seule ombre au tableau : le jobiste que j'avais embauché pour m'aider me fait gentiment remarquer que c'est pour une vingtaine 
d'heures que je l'avais engagé. Or, c'est 37 heures, en 2 jours, qu'il vient de prester avec moi.

C'est cela le dur apprentissage de la vie professionnelle !!!



Pierre JAMART



Ont marqué leur intérêt en rehaussant de leur présence ce programme de retransmissions en direct, les personnalités belges 
suivantes :


- Mme Françoise DUPUIS,
Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

- Mr Georges BOVY,
Administrateur délégué du C.H.U. de Liège

- Mr Willy LEGROS,
Recteur de l'Université de Liège

- Mr Jacques BONIVER,
Doyen de la Faculté de Médecine de l'Université de Liège

- Mr Yvon GALLOY,
Président de l'ARMLg 
(Association Royale des Médecins sortis de l'Université de Liège)

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